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Les Mots Tendresse
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  • Pour moi, écrire c'est un temps de calme et de détente que je m'accorde pour exprimer tout ce que je vis au fond de moi. J'aime installer mes mots avec une jolie plume. Ensuite, ma main se pose doucement sur le papier. Les lettres se forment
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25 juin 2016

Survivre à l`épreuve

 

 

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Lorsque le pire survient et que notre existence subit un bouleversement radical, où trouver la force de continuer à vivre?  En nous, disent ceux qui sont passés au travers des pires épreuves.  L'être humain possède, en effet, des ressources insoupçonnées qui lui permettent de faire face à l'impossible et de redécouvrir le prix de la vie.

Rupture d'un amour.  Mort d'un être cher.  Cancer.  Grave accident de voiture.  Cataclysme.  Personne n'est à l'abri de l'extrême.  L'épreuve survient sans avertir.  Nous possédons tous cependant des ressources insoupçonnées, des forces cachées qui se mobilisent au moment de l'épreuve, déclenchent en nous des réactions de survie et nous rendent capables d'affronter le pire, puis de continuer à espérer, parfois même à savourer encore plus pleinement chaque instant de notre existence.

 

Ces forces cachées, ces réactions de survie, le professeur de psychologie sociale Gustave-Nicolas Fischer les nomme "ressort invisible" puisqu'elles nous permettent "de rebondir dans l'épreuve en faisant de l'obstacle un tremplin, de fragilité une richesse, de la faiblesse une force, des impossibilités un ensemble de possibles", écrit-il dans son livre LE RESSORT INVISIBLE.

 

Par ailleurs, en nous confrontant à la douleur extrême, l'épreuve permet à la face cachée de notre être de se manifester, révélant toute notre beauté intérieure.  Et l'on s'aperçoit que notre échelle de valeurs s'en trouve modifiée, donnant un autre sens à la vie.  Dans le cas d'une grave maladie, par exemple, la fragilisation du corps peut être un tremplin pour apprécier des valeurs qui l'étaient moins auparavant.  "Cela donne une tout autre philosophie de la vie, affirme Charlotte Morin, 63 ans, qui a passé par les affres du cancer du sein.  On ne traverse pas une telle épreuve sans être transformé.  Un enfant me fait sourire, par exemple, et c'est une grande vague de joie.

 

 

De son côté, Marcelle, 61 ans, qui a perdu subitement son mari bien-aimé après 40 ans de vie commune, nous confie :  "Une grande paix s'installe maintenant en moi et je me suis rapprochée de ma soeur.  On a une belle complicité..."  Pourtant, la mort de mon mari avait été pour elle un choc quasi insoutenable.  "À rendre folle, dit-elle.  Comment ai-je survécu?  Sûrement grâce aux ressources que j'avais en moi et dont je ne soupçonnais pas l'existence."

 

Le quotidien allait son petit bonhomme de chemin et Marcelle vivait un bonheur sans nuage avec son mari quand l'épreuve lui est tombée dessus.  Elle a trouvé son mari inanimé, a appelé de l'aide mais quand les médecins lui ont confirmé que son mari était décédé, elle est restée pétrifiée.  "J'étais comme à l'extérieur de moi.  Un robot.  Mon fils s'occupait de moi comme si j'avais été une enfant.  Je suis restée 48 heures sans dormir.  Je n'étais pas préparée à cette horrible souffrance.  Pourquoi continuer à vivre? me suis-je demandé...  Le premiers temps, la maison était si vide sans lui!  Parfois, en entrant dans la maison je criais : "Yououuuuuuu!" ou je me mettais à laver son linge.  Ça m'aidait à rester en vie...  D'autres fois, j'avais des instants de désespoir, je donnais des coups de poing sur le bureau et je lui criais très fort:  "Pourquoi es-tu parti?"  Mais je me suis dit que Damien n'aimerait pas me voir désespérée.  Au fond, j'ai mes bras, mes jambes, toute ma tête.  Il y a mieux, mais il y a pire!  J'ai alors apprivoisé la solitude.  Petit à petit, Marcelle, au fil des jours, se construit une enveloppe protectrice, sorte de routine d'activités agréables - coiffeur le samedi matin, visites chez ses grandes amies et chez sa soeur, taî chi, aquaforme, vélo, club de marche, ski de fond.

 

C'EST BON LA VIE!

 

Marcelle s'est aussi mise à faire du bénévolat:  elle tricote et elle tisse pour les enfants pauvres...  Elle fait aussi du fudge pour sa petite-fille Carolyne qui est devenue sa grande amie...  Dernièrement, elle est allée voir un spectacle avec elle, puis on a cassé la croûte au restaurant.  Nous sommes revenues à la maison à minuit comme deux délinquantes!

 

TU N'AS PAS LE CHOIX:  TU TE DÉMÊNES ET ÇA T'AIDE!

 

"Gâtée, choyée, chanceuse, privilégiée", Charlotte n'a que ces mots à la bouche pour décrire l'état dans lequel elle se trouve actuellement.  Ayant perdu les deux tiers de son sein gauche il y a deux ans, elle raconte comment elle a puisé d'abord en elle et dans sa foi la force qui l'a aidée à poursuivre courageusement sa lutte contre le cancer.  "Je me suis accrochée et c'est ça qui m'a souvée" dit-elle.

 

Quand j'ai appris, j'ai pleuré bien sûr.  Mais, quand tu as les deux pieds dans cette réalité tu te démênes!  Je me suis armée de courage, j'ai dédramatisé la situation car je n'avais pas le choix vu que ma survie en dépendait.  Il faut dire que mon mari m'a accompagnée pas à pas dans la traversée de cette épreuve.  Pendant les 25 traitements de chimiothérapie, il m'a toujours soutenue d'une façon admirable!

 

Charlotte a raison :  lorsque le pire survient, on a besoin d'être solidement entouré.  Si l'on vit seul, il est primordial d'aller chercher de l'aide autour de soi - parenté, amis, psychologue.  Charlotte a décidé de vivre au jour le jour.  Intensément.  Je ne m'apitoie pas sur mon sort et je remercie Dieu à chaque jour pour cette nouvelle journée!

Pour sa part, Boris Cyrulnik, souligne dans son livre UN MERVEILLEUX MALHEUR :  "Quand un grain de sable pénètre dans une huître et l'agresse au point que, pour s'en défendre, elle doit sécréter la nacre arrondie, cette réaction de défense donne un bijou dur, brillant et précieux." 

Selon lui, il en va ainsi des humains :  passer au travers de l'épreuve solidifie notre résistance tout en soulignant la beauté de notre âme. 

Nous ne devenons invulnérable pour autant, mais les blessures de la vie nous grandissent et nous invitent à vivre plus intensément.

 

À LIRE:

LE RESSORT INVISIBLE, par Gustave-Nicolas Fischer, Éditions du Seuil, 1994, 283 pages, On peut le commander en librairie.

UN MERVEILLEUX MALHEUR, par Boris Cyrulnik, Éditions Odile Jacob, 1999, 238 pages, En librairie.

 

LE TEMPS UN PUISSANT ALLIÉ.

 

Quand on vit une épreuve, on ne veut pas entendre :  "Tu vas voir, avec le temps...." 

Pourtant, c'est vrai : le temps, est un grand guérisseur. 

Jour après jour, il installe une distance entre l'évènement traumatisant et l'instant d'aujourd'hui. 

"Au fil des saisons et des années, la blessure est moins à vif,

elle cicatrise lentement, dit la psychologue Claire Bélanger. 

Mais il n'y a pas de miracle :  si le temps est un puissant allié, tout seul il n'est pas guérisseur, puisqu'il y a des deuils qui n'en finissent plus, et des gens qui, par exemple, meurent dans l'année suivant la perte de leur conjoint." 

Il faut donc aider le temps et s'aider soi-même; il est important que la personne dans l'épreuve continue d'investir dans quelque chose,

dans des activités et des relations amicales qui vont la nourrir et enrichir sa mémoire sensorielle,

mémoire qui, on le sait, ne contient après un traumatisme que ce seul traumatisme sur son "disque dur".  "

Ce n'est qu'à cette condition que le temps pourra agir comme puissant facteur cicatrisant, poursuit Claire Bélanger.  Par ailleurs, chaque personne possède un rythme particulier de "digestion des épreuves", une capacité différente à faire ses deuils.  Qu'il faut respecter..."

Article de Simone Piuze, journaliste pour le Bel Âge.

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Commentaires
P
Toujours des bons conseils Loulou, continue et partage-nous tes expériences. bises xxx
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