Ma roulotte
La roulotte ,
Si petiote
Où nous vivons,
vous et moi
N'est pas riche
On s'en fiche
On est si bien sous son toit
On a peu de place
Mais on se prélasse
Encore mieux que dans un grand palace
Notre maisonnette
Montée sur roulettes
C'est notre château
Je ne sais si vous vous souvenez de cette chanson , jeune, au camp de jour, on la chantait, elle me faisait rêver , je m'imaginais bohémienne, voyageant de villes en villes dans ma petite roulotte
Je dois dire que j'ai dans mes gènes; le désir de partir ailleurs pour la saison d'été, c'est héréditaire. Ma grand mère maternelle est née à Sainte Lucie, lorsqu' elle se marie, elle quitte le nord pour vivre dans la grande ville; Montréal . Mon grand père était conducteur de train pour le CPR, il avait la permission de faire voyager sa famille; des passes familiales.
Ma grand mère se devait de passer ses étés chez sa mère, avec ses soeurs et les enfants , Mon arrière grand mère aimait avoir ses filles , ses petits enfants près d'elle . Donc ma mère a connu les déplacements pour la saison d'été ; aller vivre chez sa mémère avec les cousins, cousines, le bonheur de vivre tout près les uns des autres, on ne vivait pas l'ennui durant l'été. Ma mère a continué ce rituel jusqu'à son premier travail où elle devait travailler durant la belle saison.
Jeune mariée, jeune maman, elle revenait dans les Laurentides; sa soeur , sa meilleure amie habitaient Sainte-Agathe, ainsi que ma grand mère. Voyant ce qui rendait ma mère heureuse et pour ses enfants , mon père a construit un joli chalet avec l' aide d'amis, de ses frères.
On arrivait dans le nord le 23 juin, pour y rester jusqu'à la fête du travail. Pour ma mère c'était des vacances merveilleuses, elle avait près d'elle , sa soeur, sa meilleure amie, sa cousine, des amis,amis, des petits chalets construits autour d'un petit lac , on ressemblait à une petite tribu
Pour nous les enfants; le paradis se baigner à volonté, il y avait toujours quelqu'un pour surveiller
Des activités ; les plus vieux s'improvisaient moniteurs, monitrices, donc on partait en pique nique , cueillette de framboises, de fraises, de bleuets, des expéditions pour découvrir, le rocher perdu, la dame au roche qui se trouvait sur le bord de la rivière et bien d'autres.Les mères ne s'ennuyaient pas, il y avait des parties de cartes, de scrabble, on avait toujours de quoi manger, elles préparaient leur dîner en se levant et on retrouvait nos mères au souper, On vivait toujours de belles soirées ; feu de camp où l'on chante, des épluchettes de blé d'indes, des soirées à se raconter des histoires de peur où Zorro est le héros.
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C'est cette vie là que j aime vivre , dès que j'ai pu, je suis venue m'installer dans les Laurentides, là où mes ancêtres sont venus s'établir, je suis une fille du nord. Je veux pour mes enfants des étés magiques.
L'été , je sens en moi, le besoin de changer de place, pour mieux profiter de cette saison si courte,.
Vivre à l'extérieur, alors selon nos moyens....on commence par une tente, puis une tente roulotte, et enfin la roulotte...ma petite maison d'été. Ma roulotte me ressemble, c est mon petit chateau, j'y vis seule, quelque fois mes petites filles viennent y dormir , mon mari vient me visiter, il m'aime pas ce genre de vie, honnêtement, elle est pas assez grande pour nous deux et en plus, on ne vit pas aux mêmes heures, c est un lève tôt...cinq heure, couche tôt...vingt heure, moi le contraire, je me lève vers neuf heure et me couche plus tard, alors on ne peut vivre dans ce petit espaceensembles.
Plusieurs personnes ne comprennent pas..pourquoi je quitte la maison , puisque je vis déjà dans les Laurentides, c'est pour vivre autrement, hors de la maison, m'installer le matin avec mon café et mon ordi sur mon deck, voir des amies passées, dire un bonjour, placoter un peu. Au camping les gens respectent ton espace, tu n'es pas envahie, tu désires aller voir quelqu'un sur un autre terrain , tu prends une petite marche, si la personne est dehors tu t'arrêtes, on ne vient pas cogner chez toi, sauf mes petites filles et ma filles. Souvent je fais une sieste, alors j'installe un carton pour l'indiquer, et il n'y a pas d'autos qui circulent sur ma rue, tout est calme.
Il y a pleins d'actvités amusantes , le Noël des campeurs, halloween, épluchette de blé d'inde, souper hot dog , hamberger, soirée de danse, de bingo. de films. Le plus important pour moi c est vivre près de mes petites filles, au quotidien, puisque l'hiver on se voit moins, il y a l'école.
Je suis heureuse que ma fille aime ce genre de vie , elle a sa roulotte à côté de la mienne et elle passe cinq semaines avec moi, le reste de l'été que trois semaines avant les classes, je garde Charlie et Léa.
En septembre, je suis toujours là, c est tellement tranquille et beau , j'ai donc cinq mois à vivre à mon rythme, à l'extérieur, je me prépare mentalement à mon long hiver, il me reste octobre où je retourne à la maison, bien souvent il y a un gros ménage à faire, c'est le prix de mon été, on ne dit rien.
Voilà je serai prête pour le long hiver, je suis comme un ours , je me visualise descendre sous un arbre, j'y vois un immense foyer en pierres, un grand lit avec une immense courte pointe, un fauteuil, un tapis natté,mes tricots, petits points. Moi je dis, j'hiverne.........
Louise Nantais
juillet 2016